peau-pierre

Henry Fagne, 1974

Sous ses paupières brûlantes

la page ouvre ses yeux frais.

Cette pierre sur laquelle j’aiguise mon crayon

et dont le bruit rééveille et attire

à l’angle aigu du hasard un lézard fasciné;

cette pierre hurlante et muette

garde trace de l’invisible faux.

La terre glisse sous nos paupières

entre l’éboulis des nuages et celui des pierres.

*

À l’heure où flanchent les genoux du jour

et s’épanche la longue chaîne rêveuse de l’amour;

À l’heure où les lourdes tresses de la nuit

se dénouent sur ton cœur et baignent ta nuque dans l’oubli;

À la naissance des reins d’une vigne

où glisse de sa hanche la longue traîne silencieuse des collines.

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