1. Князь П. А. Вяземский княгине Н. Д. Шаховской

Saint-Pétersbourg. Le 2 juillet 1832.

Chère princesse! J'ai vu hier m-r Pinski attaché au ministère de la justice qui m'a dit que votre affaire allait parfaitement bien, que le ministre avait donné un предложение en date du 24 de ce mois, c'est-à-dire du mois passé, qui devait réaliser et même aller au delà de toutes vos espérances. Je suis bien heureux d'avoir quelque chose de bon à vous communiquer. N'avez-vous pas eu conscience de quitter Petersbourg sans me dire gare? Il me reste à désirer que quelque nouveau procès vous ramène à Petersbourg, vous у garde longtemps à condition cependant de le gagner à la fin. Si c'est pour échapper à nos comptes que vous avez voulu vous esquiver, vous n'у parviendrez pas, car voici votre reèu que j'ai l'honneur de vous remettre en règle. Vous saurez sûrement où se trouve pour le moment notre cousine Sverbéeff; ayez la complaisance de lui faire parvenir cette lettre. Dites, je vous prie bien, nos amitiés à Tchadayeff. Je serai véritablement affligé s'il avait pu donner une fausse interprétation aux coups de crayon $ont j'ai sali son intéressant et spirituel manuscrit. J'ai mis quelques idées en opposition aux siennes, et plutôt pour Tourguéneff que pour lui, car je croyais que ce manuscrit appartenait au premier. Mais je n'ai jamais pu concevoir l'abrsiirde prétention de réfuter par quelques mots jettes au hasard et dictés par l'impression du moment des opinions et des croyances mûries sous l'influence du temps et de la réflexion et qui en tout cas, ne fussent-elles pas partagées par moi, auraient toujours eu à mes yeux l'intérêt et le caractère sacré d'une conviction profonde, exprimée avec chaleur et talent[1]

Загрузка...